dimanche 3 avril 2011

Avant de laisser flotter sa devise, la Chine souhaite l'internationaliser



Après le séminaire G20 de Nankin, au cours duquel le président français Nicolas Sarkozy a tenté d'ouvrir, jeudi 31 mars, une rélfexion sur la réforme du système monétaire international, Le Monde a demandé à Zhang Ming, directeur adjoint du département de finance internationale au sein de l'Institut de la politique et de l'économie mondiale de l'Académie des sciences sociales chinoises, comment Pékin envisage l'avenir de la devise chinoise, le yuan-renminbi (RMB).

Comment s'articulerait la proposition de donner à l'avenir un plus grand rôle aux DTS (droits de tirage spéciaux) dans le système monétaire mondial, discutée ces derniers jours au séminaire du G20 à Nankin, avec cet effort d'internationalisation du renminbi ?
La Chine n'est sans doute pas contre l'idée de se doter dans le futur d'une devise super-souveraine. Tout dépend de la volonté des Etats-Unis de voir le dollar abandonner son rôle de devise de référence, et de l'avancée des discussions collectives. Mais pour le gouvernement chinois, un moyen plus réaliste de progresser est de promouvoir l'internationalisation du renminbi et d'exercer un rôle plus actif dans la coopération monétaire en Asie de l'Est. Je ne pense pas que le gouvernement chinois considère que l'internationalisation du yuan et la question des DTS soient antinomiques.
Pour pousser plus loin la collaboration au niveau des DTS, il faudra d'abord qu'il y ait des monnaies fortes capables de concurrencer le dollar, comme l'euro bien sûr, mais aussi par exemple, une combinaison yuan-yen. Et la manière d'y parvenir, c'est de faire jouer au renminbi un rôle international plus important. Mais ceci est un objectif à court et moyen terme.
Les DTS sont un objectif à plus long terme. Mais en parler dans le cadre du G20 est une très bonne idée, et c'est à cela que le G20 devrait servir. La convertibilité du renminbi reste également un objectif, et l'internationalisation du yuan ne la met nullement en cause.
Le gouvernement chinois a déclaré qu'il ferait de Shanghai une place financière mondiale d'ici 2020, donc on est amené à penser que c'est à cet horizon qu'elle pourrait avoir lieu.

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